prescription
C'est fou comme Gainsbourg à le chic
En l'écrivant, je me dis que ma phrase pourrait s'arrêter là, tellement c'est une vérité ontologique et générale. Et je serais prêt à le maintenir contre toutes les minettes effarouchées par un peu de cendres et les couleurs boréales d'une bonne cirrhose.
Bon, je vais quand-même dire ce que je voulais dire : c'est que Gainsbourg à la chic pour révéler la valeur poétique des noms industriels. Je pense d'abord à chatterton. Le scotch en tissu est présent dans au moins deux de ses chansons (juste là je ne me souviens ni de l'une ni de l'autre, mais vous me croyez sur parole) et y prend une tonalité un peu charleston, un peu fifties. Ensuite, il y a Nembutal et Gardenal. Lesquels, dans deux chansons différentes et à beaucoup d'année de distance, servent à évoquer deux suicides différents. Celui d'un amoureux déçu dans En relisant ta lettre, et celui, historique et présumé, de Marilyn Monroe.
Dans ce dernier cas, le Nebutal prend une dimension presque mythologique. Après, en trouver vraiment à la pharmacie c'est un peu comme croiser Lee Harvey Oswald dans l'escalator du Champion.