debout les morts
J'ai longtemps collectionné les vieux albums de photos. Sans savoir trop pourquoi, je suis attiré par ce qui a l'air ancien, révolu, oublié. Et quand je dis attiré, il faut le prendre au sens propre. J'ai cette manie bizarre de tomber amoureux de gens qui sont mort de vieillesse dans les années 60. La première fois où je me souviens d'avoir ressenti un émoi bizarre pour une image du passé, c'était en regardant la jeune fille dans Bugsy Malone.
A l'époque j'étais vraiment trop jeune pour identifier ça comme un fantasme, et, pour le coup, je me suis un peu fait avoir puisque le faux film de genre date en réalité de 1976 et que la gamine est Jodie Foster. Malgré tout, le principe était déjà le même : quelque chose avait excité mon imagination qui avait rapport avec le passé, l'idée de jeunesse révolue , je crois , même si je sais toujours pas pourquoi. Et ça marche aussi très bien avec des inconnus, comme ce croustillant petit brigand.
Alors bon, bien sûr, c'est pas l'idéal pour rencontrer l'amour. Heureusement, mes goût se limitent pas à cette lubie qu'on doit, j'espère, pouvoir appeler d'une façon plus exacte et moins moche que gérontophilie (je propose vétérophilie) et j'ai, de cette manière, l'occasion de troncher du vivant. Quand-même, je payerai cher pour une nuit avec Sal Mineo, Joséphine Baker, Rita Hayworth, James Dean ou Paul Newman (que j'ai découvert se faisant du gringue ici). Et avec un peu d'alcool dans le sang, je cracherais sûrement pas non plus sur toute la bande des pompiers de Mann Gulch. Ils sont tous morts brûlés, bon, dommage.